L’Iran dispose des 4e réserves mondiales de pétrole. En 2015, ce pays a produit près de 3,1 millions de barils par jour (Mb/j) selon ses dernières estimations nationales. En raison de l’embargo à son encontre, l’Iran a toutefois limité jusqu’ici ses exportations à près d’un million de barils par jour, contre près de 2,3 Mb/j avant les sanctions. Si Téhéran souhaite aujourd’hui mettre sur le marché un demi-million de barils supplémentaires par jour, l’AIE estime que cette hausse sera plus proche de 300 000 b/j à la fin du premier trimestre 2016.
Dans le même temps, l’Arabie saoudite semble attachée à maintenir sa stratégie de défense de ses parts de marché et à ne plus vouloir jouer le rôle de « swing producer » malgré les difficultés économiques des autres pays membres de l’OPEP. « Il est probable que le choix de l’Arabie saoudite soit un choix de long terme », estime Guy Maisonnier, économiste à IFP Énergies nouvelles. Selon lui, l’émergence des « light tight oil » (LTO) américains ont durablement changé la donne du marché pétrolier et ce dernier sera « difficile à réguler par des ajustements de la production de l’OPEP », quand bien même le cartel déciderait de baisser sa production (qui compte actuellement pour près de 40% de la production mondiale).
En 2016, l’excédent mondial de l’offre sur le marché devrait au total avoisiner 1 Mb/j selon l’AIE. En ce qui concerne l’évolution des cours, « le contexte est encore trop fluctuant pour faire des prévisions » selon Guy Maisonnier. Elle dépendra en partie de l’accroissement réel de la demande, du niveau de l’offre iranienne et de l’ampleur de la baisse de production américaine.
« Tout se jouera à la marge, un recul progressif des excédents et donc un début de rééquilibrage pourrait être envisageable en fin d’année » selon l’économiste d’IFPEN. Dans ses dernières prévisions, l’EIA américaine estime pour sa part que le cours du baril de Brent pourrait atteindre 40,1 dollars en moyenne en 2016 (contre 52,3$ en 2015), puis remonter aux alentours de 50$ en 2017(1).