lundi 15 février 2016

Cours du pétrole : quelles prévisions ?

L’Iran dispose des 4e réserves mondiales de pétrole. En 2015, ce pays a produit près de 3,1 millions de barils par jour (Mb/j) selon ses dernières estimations nationales. En raison de l’embargo à son encontre, l’Iran a toutefois limité jusqu’ici ses exportations à près d’un million de barils par jour, contre près de 2,3 Mb/j avant les sanctions. Si Téhéran souhaite aujourd’hui mettre sur le marché un demi-million de barils supplémentaires par jour, l’AIE estime que cette hausse sera plus proche de 300 000 b/j à la fin du premier trimestre 2016.
Dans le même temps, l’Arabie saoudite semble attachée à maintenir sa stratégie de défense de ses parts de marché et à ne plus vouloir jouer le rôle de « swing producer » malgré les difficultés économiques des autres pays membres de l’OPEP. « Il est probable que le choix de l’Arabie saoudite soit un choix de long terme », estime Guy Maisonnier, économiste à IFP Énergies nouvelles. Selon lui, l’émergence des « light tight oil » (LTO) américains ont durablement changé la donne du marché pétrolier et ce dernier sera « difficile à réguler par des ajustements de la production de l’OPEP », quand bien même le cartel déciderait de baisser sa production (qui compte actuellement pour près de 40% de la production mondiale).
En 2016, l’excédent mondial de l’offre sur le marché devrait au total avoisiner 1 Mb/j selon l’AIE. En ce qui concerne l’évolution des cours, « le contexte est encore trop fluctuant pour faire des prévisions » selon Guy Maisonnier. Elle dépendra en partie de l’accroissement réel de la demande, du niveau de l’offre iranienne et de l’ampleur de la baisse de production américaine.
« Tout se jouera à la marge, un recul progressif des excédents et donc un début de rééquilibrage pourrait être envisageable en fin d’année » selon l’économiste d’IFPEN. Dans ses dernières prévisions, l’EIA américaine estime pour sa part que le cours du baril de Brent pourrait atteindre 40,1 dollars en moyenne en 2016 (contre 52,3$ en 2015), puis remonter aux alentours de 50$ en 2017(1).


Barack Obama promulgue une loi d'aide à l'électrification de l'Afrique

Le président des Etats-Unis a promulgué lundi une loi, adoptée la semaine dernière par le Congrès, qui vise à inciter le secteur privé à investir en Afrique afin de fournir l'électricité à 50 millions d'Africains supplémentaires. La loi avait été adoptée à l'unanimité par la Chambre des représentants, après le Sénat.

lle ne débloque pas de fonds nouveaux mais exige de l'administration américaine qu'elle coordonne une stratégie pour encourager le secteur privé et les organisations internationales à investir dans l'électrification de l'Afrique subsaharienne, où 70% de la population n'a pas accès à l'électricité, soit 600 millions de personnes, selon le républicain Ed Royce.
La loi vise à améliorer le plan "Power Africa", auquel les Etats-Unis contribuent à hauteur de sept milliards de dollars, et que Barack Obama a promu lors de sa visite au Kenya en juillet dernier. "Nous sommes sur la bonne voie" pour atteindre l'objectif de créer "une capacité de production d'énergie propre" de 30 000 mégawatts, avait déclaré Barack Obama en visitant un salon sur le sujet à Nairobi.

La part des énergies renouvelables grimpe dans la consommation de l'UE

La part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique de l'Union européenne a grimpé en 2014 pour atteindre un peu moins d'un cinquième du total, neuf Etats membres ayant d'ores et déjà atteint les objectifs fixés pour 2020, selon des statistiques d'Eurostat.
En 2014, la part de l'énergie provenant de sources renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie a atteint 16% au sein de l'UE, soit quasiment le double de son niveau en 2004, souligne l'Office européen de statistiques. C'est en Suède que la part des énergies renouvelables est la plus élevée, puisqu'elles y contribuent à plus de la moitié (52,6%) de la consommation finale, devant la Lettonie et la Finlande (38,7% chacune), l'Autriche (33,1%) et le Danemark (29,2%). 
A l'inverse, le Luxembourg (4,5%), Malte (4,7%), les Pays-Bas (5,5%) et le Royaume-Uni (7%) ne tirent des énergies renouvelables qu'une faible partie de leur consommation.

jeudi 11 février 2016

La loi de transition énergétique pourrait bouleverser le programme nucléaire d'EDF

La loi de transition énergétique pourrait conduire EDF à fermer jusqu'à un tiers de ses réacteurs français et à réviser son "grand carénage", un vaste programme d'amélioration de la sûreté du parc nucléaire, avec un impact annuel de plusieurs milliards d'euros, a estimé la Cour des comptes mercredi.

Promulguée en août 2015, cette loi plafonne à 63,2 gigawatts (GW) la production d'électricité nucléaire en France, ce qui contraindra EDF à fermer un ou deux réacteurs pour compenser l'entrée en service de l'EPR de Flamanville (Manche), reportée à 2018.
Elle réduit aussi à 50% la part de l'atome dans la production électrique à horizon 2025, contre 76% en 2015, pour favoriser les énergies renouvelables. Cela diminuerait "d'environ un tiers la production nucléaire, soit l'équivalent de la production de 17 à 20 réacteurs" sur les 58 composant le parc français, dans l'hypothèse d'une croissance modérée de la consommation de courant, indique la Cour.

mardi 9 février 2016

Israël : la justice examine un accord clé sur le gaz en Méditerranée

La Cour suprême israélienne a examiné mercredi un accord entre le gouvernement et un consortium israélo-américain aux implications économiques et stratégiques considérables pour l'exploitation des réserves de gaz en Méditerranée.
Le débat porte sur l'exploitation des importantes réserves gazières découvertes à la fin des années 2000 en Méditerranée au large d'Israël. Les conditions d'exploitation de ces champs gaziers par un consortium dirigé par les groupes américain Noble Energy et israélien Delek Drilling font l'objet depuis plusieurs mois d'une intense bataille, alors même que cette exploitation a déjà commencé.
Les découvertes de gaz au large d'Israël ont changé la donne, non seulement en faisant entrevoir l'indépendance énergétique à un pays lourdement dépendant de l'étranger en la matière, mais aussi en lui ouvrant la perspective d'exporter son énergie, voire de nouer de nouveaux liens stratégiques dans la région.
Un premier accord entre le gouvernement et les compagnies Noble Energy et Delek Drilling a été remis en cause en décembre 2014 par l'autorité de la concurrence, les forçant à plusieurs mois de travail sous forte pression politique et économique pour réviser leur copie. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a signé un nouvel accord le 17 décembre.